27 JUIN / 18 OCTOBRE 2020
JUNE 27TH / OCTOBER 18TH 2020

NOTE D'INTENTION / STATEMENT OF INTENT

La fascination primitive pour ce qui brille, réfléchit ou absorbe décrit bien les sensations premières que chacun peut ressentir au premier regard posé sur certaines œuvres d’art. Il s’agit du regard émerveillé de l’enfant que nous sommes, de cet éblouissement pour les beautés naturelles ou surnaturelles. Une goutte d’eau qui brille au soleil sur une feuille de capucine, un étang à l’aube nimbé de brouillard, un arc-en-ciel qui surgit dans le ciel après la pluie, les couleurs et les formes éblouissantes des fleurs sur les feuillages aux verts variants, les surfaces brillantes de l’eau miroirs du ciel, les cristaux étincelants du quartz, la lumière nacrée des perles, le prisme chromatique des diamants, l’or profond, l’argent hypnotique... la liste serait trop longue mais chacun peut faire son propre inventaire à la Prévert... Cette exposition rassemble donc les pièces de notre collection qui nous ont appelées instinctivement, celles pour lesquelles nous avons eu des coups de cœur immédiats, celles qui ont une évidence plastique, un écho profond avec notre regard et notre ressenti. Cette exposition parle aussi plus des formes et de leurs représentations, c’est pourquoi il n’y a que deux peintures (dont la forme iconique est presque abstraite), et encore moins de figuration. Ici, ce sont les arts dans leurs plasticités dont il s’agit. Ces résultats que les artistes obtiennent à force d’interroger les formes pour rechercher ce qu’elles ont à nous dire. Mais comme chacun le sait, la forme, c’est le fond, puisque le fond prend toujours forme. Vaste sujet donc que le dialogue des plasticités et de nos sensibilités conscientes ou inconscientes. Ces formes qui nous amusent, qui nous heurtent, qui nous fascinent... évoquent des souvenirs, des rapprochements, des interrogations dynamisant sans cesse notre perception du monde. Dans cette exposition, nous avons tenté de faire dialoguer les deux formes géométriques essentielles que sont le rond et le carré, les sphères et les cubes. Ces abstractions géométriques puisque inexistantes parfaitement à l’état de nature, traversent l’histoire de l’art de façon immanente. Aussi, comme en 2019, Jean-Pierre et moi allons faire cet exercice de raconter notre rapport à chacune des pièces de cette exposition. Céline Villars Foubet


The primitive fascination for everything that shines, reflects and absorbs readily describes the first sensations one can feel when looking at some artworks for the first time. It is the enthralled gaze of the child that we once were, this amazement when faced with natural or supernatural beauties. A drop of water shining in the sun on a russet leaf, a pond at daybreak enshrouded with fog, a rainbow that appears in the sky after the rain, the stunning colours and shapes of flowers on foliage of variable green, the shiny surfaces of water as mirrors of the sky, scintillating quartz crystals, the nacred light of pearls, the chromatic prism of diamonds, rich gold, hypnotic silver, etc. The list would be too long but each and every one of us can do his/her own Prévert-like inventory… This exhibition therefore brings together pieces from our collection that called to us instinctively, those that we immediately fell in love with, those that have a visual evidence, a deep echo with our gaze and our feelings. This exhibition also talks more about forms than their representations – that is why there are only two paintings (whose iconic form is almost abstract) – and even less about figuration. Here, it is the question of art in its plasticity. The results that artists obtain by constantly questioning forms to find out what they can tell us. But as everyone knows, form is content, as the content always takes on a form. A vast subject covering the dialogue of plasticity and our conscious or unconscious sensitivities. These forms that amuse us, upset us, fascinate us… rekindle memories, comparisons, interrogations that constantly bring a dynamic to our perception of the world. In this exhibition we have attempted to create a dialogue between two essential geometrical forms that are the circle and the square, spheres and cubes. These abstractions are geometrical as they are non-existent in a natural state, going through history of art in an immanent manner. As in 2019, Jean-Pierre and I will set ourselves the task of telling the story of our relationship to each of the exhibition pieces. Céline Villars Foubet


œuvres exposées / exposed works

Francois MORELLET
Trop plein n°1
2013
Tubes d’argon bleu, acrylique sur toile sur bois
Tubes of blue argon, acrylic on canvas on wood
170 x 265 cm (2 panneaux 100 x 100 cm) (2 panels 100 x 100 cm)
Photo Jules Baudrillart