6 MAI / 30 SEPTEMBRE
MAY 6th / SEPTEMBER 30TH

NOTE D'INTENTION / STATEMENT OF INTENT

Bien sûr, nous connaissions certaines œuvres de François Morellet, et avions été emportés par leurs beautés formelles, leurs humours, leurs radicalités, et ce, à chaque rencontre. Inconsciemment, nous l’attendions cette monographie de Beaubourg en 2011 et elle a répondu à toutes nos attentes et a confirmé la pertinence de l’œuvre à nos yeux. Nous étions définitivement conquis. Puis nous avions vu l’écho de cette exposition dans des institutions new-yorkaises. Nous regardions ravis, un peu chauvinement influencés, les new-yorkais manifester leur forte impression. Nous notions aussi leur surprise quand, se penchant sur le cartel, ils découvraient la date de création de l’œuvre. Et, c’est aussi un des sujets qui nous rend si fiers de montrer quelques œuvres de François Morellet. Nous le considérons comme l’exemple même de ces artistes européens, souffrant de ce vertigineux talent impérialiste des américains et de leur habile soft power, qui a revendiqué la primauté du pop-art ou encore de l’abstraction géométrique. Leurs artistes sont immenses et talentueux mais l’air du temps ne connait pas de frontière. Danielle Morellet, l’épouse de l’artiste et ses enfants nous ont fait l’honneur d’être enthousiaste sur ce projet et nous avons constaté que lors du vernissage de l’exposition, cela avait l’heur de leur plaire. Ce qui est bien sûr notre cas, je dirais même plus, nous sommes comblés et ne pouvons-nous empêcher d’en être fiers. Il faut alors remercier le Studio Morellet pour son efficacité, ses choix rapides, fermes et sûrs. il faut aussi et beaucoup, remercier Didier Arnaudet, qui a conçu cette exposition, parfaitement dimensionnée à cette chartreuse du XVIII ème aux pièces en enfilade dans lesquelles nous avons conservé d’étranges cheminées de l’époque. Le jardin s’y invite au travers de grandes fenêtres à cloison. Peintures, sculptures, ou encore mi-sculpture mi-peinture aux néons bleus et blancs, donnent à voir la variété des médiums toujours au service des systèmes inventés par François Morrelet au cours de sa longue carrière d’artiste. Le couloir légèrement pentu à l’étrange perspective sur le jardin d’hiver, déploie en vis-à-vis deux longues pièces, dont une faite-main, ce qui est assez rare, l’artiste s’ennuyant en vacances, et démuni de l’attirail de son atelier. C’est la série NON. Elle fait face à une œuvre cinétique qui vous fait passer de A à Z lors de votre déambulation. Une issue dynamique à l’exposition. La dimension muséale qui sied très bien à ce grand artiste, a, ici, disparu et cela produit une étonnante intimité avec les œuvres dans cette maison de campagne.

Jean-Pierre Foubet & Céline Villars-Foubet

Of course, we knew some of François Morellet’s works and we were taken aback by their formal beauty, their humour, their radicalness each time we crossed paths. Subconsciously, we were looking forward to his monography at Beaubourg in 2011. It exceeded all our expectations and confirmed for us the relevance of his work. He definitively won us over. We then saw the echo of this exhibition in the New-York institutions. We looked on with wonder, and slightly chauvinistically, as New-Yorkers expressed their admiration. We also noted their surprise when they discovered the date of creation of the artworks, when reading the exhibition labels. This is also one of the aspects that makes us so proud to show some of François Morellet’s artworks today. We consider him to be a strong example of European artists who suffer from the vertiginous imperial talent of the Americans and their skilful soft power, claiming primacy on pop art or geometric abstraction. American artists are immense and talented, but the spirit of the times doesn’t have any boundaries. We were honoured that the artist’s wife Danielle Morellet and her children, were enthusiastic about our project and we noticed that during the exhibition opening, it seemed to please them. This is also our case and moreover, we are delighted and cannot help but feel proud. One must thank the Morellet Studio for its efficiency, its quick, firm and certain choices. One must also warmly thank Didier Arnaudet, who imagined this exhibition that is perfectly suited to this eighteenth-century charterhouse with its enfilade of rooms, in which we have kept quirky period chimneys. The garden invites itself in through the large cross-windows. Paintings, sculptures, and half-sculpture/half-painting with blue and white neon lights, show the variety of techniques at the service of the systems invented by François Morellet during his long career as an artist. The slightly sloping corridor with the strange perspective on the conservatory, displays two long pieces facing one another, of which one is hand-made, which is quite rare: the artist was bored on holiday and without his studio equipment. It’s the NON series. It faces a kinetic artwork that makes you journey from A to Z during your stroll. A dynamic outcome to the exhibition. The museum-like dimensions that suit this great artist have disappeared here, producing a surprising intimacy with his artworks in this country home.

Jean-Pierre Foubet & Céline Villars-Foubet




œuvres exposées / exposed works

Trop plein n°1
2013
Tubes d’argon bleu, acrylique sur toile sur bois
Tubes of blue argon, acrylic on canvas on wood
Collection Château Chasse-Spleen

Biographie / Biography

FRANCOIS MORELLET Peintre, sculpteur et artiste autodidacte, François Morellet (1926 – 2016) est l’une des figures majeures de l'abstraction géométrique et l'un des précurseurs de l'art minimal. Membre fondateur du Groupe de Recherche d'Art Visuel (GRAV) dans les années 60, il a exploré les possibilités de l'art cinétique et la participation du spectateur dans des installations interactives, tout en mettant à mal la notion romantique de l'artiste. À partir de 1952, il exécute ses œuvres d’après un système où chaque choix est défini par un principe établi à l’avance. Il contrôle ainsi sa création, limite au maximum la subjectivité, tout en laissant une part au hasard. Il utilise des formes simples, un nombre restreint de couleurs en aplat, et des principes de compositions élémentaires : juxtaposition, superposition, interférence, fragmentation. Il s'est efforcé de démanteler les hiérarchies traditionnelles, de sortir le tableau de ses limites arbitraires, d’augmenter ainsi son champ d’investigation, d’associer l’angle et la courbe, l’ordre et le désordre, l’artificiel et l’organique, la tension et la fluidité, la contrainte et la fantaisie et d’introduire dans son art une rigueur étonnamment vivifiante. Cette exposition se déploie dans un dialogue avec les espaces du Centre d’Art du Château Chasse Spleen, propose un parcours ponctué par quelques œuvres remarquables, pas ou peu vues, de cet acteur majeur de l’art de la seconde moitié du 20e siècle et souligne ainsi quelques-unes des facettes importantes de sa création, des années 1950 aux années 2000. Ce choix invite à une déambulation où chaque œuvre est une étape, un rendez-vous. Des points de vue singuliers s’y engendrent et s’y succèdent. L’art de François Morellet se laisse ainsi approcher dans toute sa vitalité mais aussi, au-delà de ses principes de programmation, de répétition et d’interférence, dans sa légèreté la plus incisive et sa capacité d’éveil. Commissaire : Didier Arnaudet Cette exposition est organisée avec Estate Morellet et Galerie Kamel Mennour Paris. Remerciements à Danielle Morellet, Friquet Morellet, Philippe Lamy et Ludivine Minguet (Estate Morellet) et Alix de La Chapelle (Galerie Kamel Mennour Paris).

FRANCOIS MORELLET As a self-taught painter, sculptor and artist, François Morellet (1926 – 2016) is one of the major figures of geometric abstraction and one of the pioneers of minimal art. A founding member of the Groupe de Recherche d’Art Visuel (GRAV) Visual Art Research Group in the 1960s, he explored the possibilities of kinetic art and spectator participation in interactive installations, whilst upsetting the romantic notion of the artist. From 1952, he developed works based on a system where each choice was defined according to a pre-established principle. In this way, he controlled his creation, limiting subjectivity as much as possible, whilst leaving room for chance. He used simple forms, a small amount of flat tint colours and elementary composition principles: juxtaposition, superimposition, interference, fragmentation. He sought to dismantle traditional hierarchies, releasing the canvas from its arbitrary limits, increasing in this manner its field of investigation, combining the angle and the curve, order and disorder, the artificial and the organic, tension and fluidity, constraint and fantasy, introducing in his art a stunningly vivifying rigour. This exhibition unfolds in dialogue with the spaces of the Château Chasse-Spleen’s Art Centre, proposing a journey interspersed with several remarkable unknown or little known artworks of this major artist of the second half of the twentieth century, underlining some of the important facets of his creation, from the 1950s to the years 2000. This choice invites us on a stroll where each artwork is a step, a rendezvous. Singular points of view develop and follow one another. In this way, the art of François Morellet can be observed in all its vitality but also, beyond its principles of programming, repetition and interference, in its most incisive lightness and its ability to awaken. Curator: Didier Arnaudet This exhibition is organised with Estate Morellet and Galerie Kamel Mennour Paris. Acknowledgments to Danielle Morellet, Friquet Morellet, Philippe Lamy and Ludivine Minguet (Estate Morellet) and Alix de La Chapelle (Galerie Kamel Mennour Paris).